Démarche

Le travail de Tatiana Bailly donne à voir des paysages sensibles et poétiques se construisant au gré des imprévus et de ses rencontres avec les humain-es, l’environnement et en particulier le monde végétal. Les formes qu’elle génère sont comme des états, des devenirs ou encore des passages entre le territoire réel et celui de l’imagination. Elle explore les manières dont le monde naturel et les constructions humaines se tissent et s’hybrident dans une temporalité lente.

Sa manière de travailler revêt une dimension intuitive, brute et organique. Tatiana se nourrit d’artistes, de penseurs et penseuses tels que Gilles Clément et Michel Blazy qui lui permettent d’enrichir son rapport au vivant et John Dewey pour la nécessité d’approcher l’art par l’expérience. Elle situe son travail dans la lignée des artistes femmes des années 70 qui ont contribué à l’émergence de l’ art textile, et plus spécifiquement à Marinette Cueco pour son rapport au végétal.

Si certaines de ses créations deviennent des formes fixes, d’autres sont amenées à être en constante évolution. Le fil de broderie navigue souvent entre une parcelle d’herbes et son double photographique. Ses gestes et procédés sont multiples et souvent s’entremêlent : elle dessine, brode, photographie, assemble, relie, extrait, gratte, découpe ou récolte. D’un lieu à l’autre, les rebuts et les traces de ces actions et objets se réactivent. 

Les œuvres de Tatiana Bailly, tantôt microscopiques ou macroscopiques, entraînent le spectateur·rice à perdre ses repères et interroger ses perceptions. L’artiste nous invite à s’immerger, tantôt par le regard, tantôt par le déplacement du corps dans l’espace.